Comprendre la santé des femmes : du cycle menstruel à la ménopause, tout ce qu'il faut savoir

Comprendre la santé des femmes : du cycle menstruel à la ménopause, tout ce qu'il faut savoir

On a discuté des questions les plus importantes sur la santé des femmes avec la sexologue Elisabeth Neumann.

Qu'est-ce que la santé des femmes ?

La santé des femmes, c'est bien plus que les soins gynécologiques. C'est une vision globale de comment les femmes vivent dans leur corps et leur environnement social, vieillissent, bossent, gèrent leurs relations et vivent leur sexualité.

Ça inclut par exemple :

  • La santé sexuelle et reproductive
  • Les étapes spécifiques de la vie comme la puberté, la grossesse, la périménopause et la postménopause
  • La santé mentale et sexuelle
  • La protection contre la violence
  • L'accès à la recherche, au diagnostic et aux traitements

La santé des femmes, c'est pas juste une question de biologie, mais ça dépend aussi de l'interaction entre le corps de chacune, les structures sociales et le système de santé (et son accès). Il s'agit donc d'une conception de la santé qui intègre des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Les thèmes typiques sont la santé hormonale, la sexualité et le désir, la santé du cycle menstruel, la fertilité et la contraception, la ménopause, la santé mentale, les douleurs chroniques, la santé cardiovasculaire, l'ostéoporose, la charge des soins et les effets de la discrimination. Le fait le plus important reste que la santé spécifique aux femmes comprend des domaines sous-étudiés, sous-diagnostiqués et sous-traités depuis des décennies – et qu'une approche moderne, scientifiquement fondée et féministe comble cette lacune et prend enfin au sérieux le corps féminin et les réalités de la vie.

De quoi les femmes ont-elles vraiment besoin ?

Les femmes ont surtout besoin de soins de santé qui les prennent au sérieux et qui reconnaissent les désavantages structurels historiquement ancrés dans la médecine. Cela implique que des troubles tels que l'endométriose ou les douleurs liées au cycle menstruel ne soient pas minimisés et que les diagnostics ne soient pas retardés pendant des années. Dans le cas de l'endométriose, par exemple, il s'écoule en moyenne 6,6 ans entre les premiers symptômes et un diagnostic correct.

La visibilité dans la recherche est tout aussi importante : les femmes ont longtemps été sous-représentées dans les essais cliniques, ce qui conduit encore aujourd'hui à des diagnostics erronés et à de moins bons résultats thérapeutiques.

Quel autre terme peut-on utiliser pour désigner la santé des femmes ?

Un terme de plus en plus courant et plus inclusif est celui de santé reproductive et spécifique au genre ou médecine sensible au genre. Cette formulation élargit le concept et montre clairement que la santé est influencée par des facteurs biologiques et les rôles sociaux liés au genre, sans réduire les femmes à leur biologie ou à leur maternité.

Qu'est-ce qui est important pour les femmes à partir de 50 ans ?

À partir de 50 ans environ, beaucoup de personnes entrent dans de nouvelles phases hormonales, comme la périménopause (qui survient généralement plus tôt) et la ménopause. Ça entraîne des changements physiques (comme des cycles irréguliers, des troubles du sommeil, des bouffées de chaleur, des changements de libido), et peut-être aussi des changements dans les relations. Dans cette phase, c'est important d'avoir accès à des infos spécialisées, à des options thérapeutiques comme le traitement hormonal substitutif, à des changements de mode de vie et à la réduction du stress. La prévention des maladies cardiovasculaires et de l'ostéoporose est tout aussi importante, car après la ménopause, les profils de risque changent pas mal.

Beaucoup de femmes ont besoin à cet âge d'un suivi médical qui ne considère pas leurs symptômes comme un « vieillissement naturel », mais qui les examine de manière différenciée. Ça inclut des consultations hormonales, des conseils sur les changements liés à la sexualité, un soutien pour les troubles du sommeil et les sautes d'humeur, ainsi que des stratégies concrètes pour l'activité physique, l'alimentation et la gestion du stress. Elles ont aussi besoin d'espaces sociaux qui leur permettent de redéfinir leur identité, que ce soit sur le plan professionnel, familial, relationnel ou sexuel.

Comment rester en bonne santé quand on a 50 ans ?

À ce stade de la vie, la santé passe par une combinaison d'activité physique (en particulier la musculation), une alimentation anti-inflammatoire et riche en protéines, un niveau de stress régulé, un sommeil suffisant et des examens préventifs réguliers. Des méthodes axées sur le corps, comme les exercices du plancher pelvien ou le toucher conscient (par exemple le yin yoga, le travail corporel, le travail respiratoire), peuvent aussi aider à approfondir la conscience corporelle et à mieux intégrer les changements hormonaux. Les recherches montrent qu'une chose est super importante : des relations sociales actives et entretenues favorisent clairement la santé et la qualité de vie.

Qu'est-ce qui change chez les femmes à partir de 50 ans ?

Les schémas hormonaux, les processus métaboliques, le comportement de sommeil et souvent aussi la perception de son propre corps changent. En plus, beaucoup de femmes gagnent en autonomie, en clarté et en efficacité personnelle. Des études psychologiques à long terme montrent que beaucoup de femmes à partir de 50 ans passent par une phase de réorientation et de stabilisation émotionnelle qui n'est pas principalement synonyme de perte, mais de croissance.

Les femmes de plus de 50 ans sont-elles encore actives sexuellement ?

Oui, bien sûr. Des études montrent que l'activité sexuelle à un âge avancé dépend moins de l'âge biologique que de la satisfaction relationnelle, de la durée de la relation et de l'état de santé général. Par exemple, les personnes de 30 ans qui vivent une relation stable depuis dix ans ont en moyenne moins de relations sexuelles que les couples nouvellement amoureux dans la cinquantaine. Beaucoup de femmes disent aussi avoir une sexualité plus mature et plus autonome après la ménopause, parce que les scénarios sexuels, les aspects liés à la conception et les attentes liées aux rôles sont moins stressants. Là aussi, il y a la liberté de se réinventer au-delà des normes.

Il peut y avoir des phases de désir accru, mais aussi des phases d'énergie réduite. Ce n'est pas une norme qui est déterminante, mais l'adéquation individuelle et la volonté de redéfinir sa propre sexualité.

Comment se sentent les femmes à 50 ans ?

Ça dépend bien sûr de plein de facteurs, mais on peut dire que beaucoup de femmes décrivent cette période comme ambivalente : d'un côté, c'est un défi physique, de l'autre, ça stabilise émotionnellement et renforce l'identité. Des études sur la satisfaction dans la vie montrent que le bien-être remonte à partir du milieu de la vie. Beaucoup découvrent une nouvelle conscience de leur corps, des limites plus claires et un lien plus fort avec leurs propres désirs.

Qu'est-ce qui est bon pour la santé des femmes ?

Pour la santé des femmes, c'est bien de faire des examens réguliers, de surveiller attentivement son cycle ou les changements postménopausiques, de faire de l'activité physique et d'avoir des liens sociaux. Réduire les facteurs de stress chroniques est tout aussi important, car ils peuvent aggraver les déséquilibres hormonaux et favoriser les processus inflammatoires.

Quels conseils donner pour la santé des femmes ?

Les éléments essentiels sont : un mode de vie équilibré (activité physique, sommeil, alimentation), une gestion compétente de ses propres symptômes, un réseau social stable, une approche éclairée des changements hormonaux et des examens médicaux réguliers. Des pratiques axées sur le corps telles que les exercices du plancher pelvien, l'auto-toucher conscient ou les exercices guidés par un sexologue complètent judicieusement ces mesures.

Quels aliments sont bons pour le corps féminin ?

Une alimentation riche en nutriments et anti-inflammatoire est super utile pour beaucoup de femmes, car elle aide à gérer les problèmes de santé typiques, comme les fluctuations hormonales, les changements liés à la périménopause, une tendance accrue à l'inflammation ou des changements dans les processus métaboliques.

Les éléments suivants ont été bien étudiés :

  • les aliments végétaux riches en fibres (ont un effet positif sur les intestins, la glycémie et le métabolisme des œstrogènes)
  • les acides gras oméga-3 (qui modulent l'inflammation, aident à soulager les troubles menstruels et sont bons pour la santé cardiaque)
  • les légumineuses et les céréales complètes (qui stabilisent le métabolisme et les marqueurs inflammatoires)
  • les phytoestrogènes comme les graines de lin ou le soja en quantités modérées (qui peuvent avoir des effets modérés sur les troubles de la ménopause)

Quels sont les sept facteurs de mode de vie positifs ?

Les plus souvent cités sont : faire régulièrement de l'exercice, manger sainement, ne pas fumer, ne pas boire d'alcool (ou juste un peu), dormir suffisamment, réduire le stress et avoir des relations sociales stables. Dans une approche féministe, un huitième facteur s'ajoute : avoir accès à des soins de santé bien informés et sans discrimination.

Comment renforcer la féminité ?

Renforcer la féminité, ce n'est pas reproduire des images stéréotypées des genres, mais développer un lien intérieur avec son propre corps, sa propre sexualité et ses propres besoins. Ça peut se faire par la conscience du cycle menstruel, le travail corporel, l'auto-toucher, une sexualité axée sur le plaisir, la communauté, l'auto-efficacité et la remise en question des rôles intériorisés.